Communiqué de presse du 21 juillet 2020 de la délégation socialiste française au Parlement Européen : Sommet européen : la délégation de la gauche sociale et écologique appelle à un sursaut

Sommet européen : la délégation de la gauche sociale et écologique appelle à un sursaut
  
Communiqué de presse de la délégation de la gauche sociale et écologique – 21 juillet 2020 – https://www.social-ecologie.eu/sommet-europeen-la-delegation-de-la-gauche-sociale-et-ecologique-appelle-a-un-sursaut/

Sommet européen : la délégation de la gauche sociale et écologique appelle à un sursaut

Depuis vendredi 17 juillet, nous suivons avec attention les développements du Sommet européen et sommes chaque jour plus inquiets.
Un échec des négociations, comme un mauvais accord, fragiliseraient de façon dangereuse le projet européen. L’Union européenne ne peut en effet se permettre une nouvelle crise économique et sociale comme celle qui a suivi la chute de Lehman Brothers.
Alors que nous célébrons aujourd’hui les 95 ans de Jacques Delors, l’ensemble des États-membres, à commencer par ceux du club des égoïstes, doivent mesurer ce qu’ils doivent au marché intérieur, parfois même en dévoyant son esprit à la faveur de stratégies de pirate ou de passager clandestin. Renoncer au principe de solidarité reviendrait à vider le projet européen de son essence même. Cela représenterait un prix bien plus élevé que les quelques euros que les autoproclamés frugaux prétendent économiser.
Aussi, nous alertons sur des points cruciaux :
– Encore revoir à la baisse le cadre financier pluriannuel pour maintenir les apparences d’un plan de relance – qui n’en resterait pas moins affaibli – s’apparente à un jeu de bonneteau dans un mauvais théâtre ; les Européens méritent mieux que ça !
– Le droit de véto de 4-5 pays qui représentent à peine 10% de la population, c’est non, surtout pas pour imposer une conditionnalité basée sur des mesures d’austérité (réforme du marché du travail, des retraites).
– L’importance de mettre ces fonds au service de la lutte contre le dérèglement climatique et en faveur de l’environnement.
– La question du remboursement : une nouvelle fois nous réitérons notre appel en faveur de nouvelles ressources propres, en particulier une vraie Taxe sur les Transactions Financières.
– Le respect de l’état de droit et les valeurs fondamentales de l’Union ne sont pas en option. Ils sont au cœur de la construction européenne. Aucun État-membre ne peut s’exonérer de ces obligations.
Le spectacle de ce week-end prolongé à Bruxelles démontre enfin que le Conseil et l’intergouvernemental ne sont pas adaptés pour faire face à des crises et créer du consensus : les chefs d’État et de Gouvernement font courir un risque considérable à l’UE, qu’ils parviennent à un accord ou pas. La dramatisation prolongée du Sommet représente en outre un piège redoutable et un test pour le Parlement : il faudra beaucoup de courage pour repousser une position même défaillante mais accouchée au bout d’un tel marathon.
A l’inverse, le Parlement européen a réussi à plusieurs reprises à construire une position commune et mieux-disante. Il est l’institution du contrôle démocratique par les citoyens. Pour tracer une autre voie, il doit impérativement être renforcé : c’est ce pour quoi nous plaiderons lors de la Conférence sur l’avenir de l’Union.