Depuis le scrutin du 28 juillet dernier, et les manifestations qui ont suivi pour en contester le résultat, le pouvoir vénézuélien accroît sa politique répressive à l’encontre de l’opposition.
A ce jour, 27 personnes ont été tuées (dont au moins 24 par balles), 2.400 autres arrêtées – parmi lesquelles des dizaines de mineurs toujours en détention, sans contact avec leurs familles – et une cinquantaine sont considérées comme victimes de disparitions forcées. Les témoignages des personnes libérées font état d’usage de la torture, de viols et de mauvais traitements. Comme l’a déclaré Marta Vanilas, la présidente du groupe d’experts de l’ONU, “nos constats sont accablants. Il n’y a eu aucune amélioration, les violations se sont intensifiées. Elles atteignent des niveaux de violence sans précédent ».
Des perquisitions illégales sont menées massivement au domicile des manifestants et les arrestations ciblent plus particulièrement les jeunes hommes des quartiers populaires, les opposant.e.s, les journalistes et les défenseur.e.s des droits. Des mandats d’arrêt ont été établis au nom des principaux leaders de l’opposition, dont Edmundo González Urrutia, qui a trouvé refuge en en Espagne où il s’est vu accorder l’asile politique. Désormais, le pouvoir s’en prend aussi aux ressortissants étrangers, plusieurs d’entre eux, notamment des Espagnols et des Américains, ont été arrêtés et accusés de vouloir déstabiliser le pays.
Le récent rapport de l’ONU, publié le 17 septembre, dénonce au Vénézuéla une “politique d’État” qui vise à “réduire au silence, à décourager et à étouffer l’opposition”. La mission estime même avoir des « motifs raisonnables » de croire que certaines de ces violations « constituent un crime contre l’humanité de persécution politique”. Quand l’ONU parle d’une dégradation de l’État de droit, Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, qualifié le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro de « régime dictatorial ».
C’est pourquoi le Parti Socialiste appelle les autorités vénézuéliennes à libérer tous les prisonniers politiques, à mettre fin à l’usage excessif de la force, au harcèlement et aux arrestations arbitraires des manifestants.
Près de deux mois après le scrutin, les autorités électorales n’ont toujours pas publié les procès-verbaux du scrutin qui pourraient attester de la victoire de Nicolas Maduro alors que la Constitution prévoit que ce délai est d’un mois avant leur communication par le Conseil National Électoral (CNE), l’organe juridiquement et constitutionnellement responsable de la publication transparente et détaillée des résultats électoraux officiels. Le Centre Carter, mandaté par le gouvernement sortant pour superviser le processus électoral, a souligné dans son rapport que « l’élection Venezuela n’a pas respecté les normes internationales d’intégrité électorale et ne peut être considérée comme démocratique ». Quant au conseil de l’Union européenne, il notait dès le 24 août dernier que “selon les copies accessibles au public des procès-verbaux, Edmundo González Urrutia semble être le vainqueur de l’élection présidentielle à une large majorité”.
Dans ce contexte, le Parti Socialiste ne peut reconnaître les résultats de l’élection présidentielle du 28 juillet revendiqués par Nicolas Maduro. Il appelle au dialogue pour la résolution de la crise politique et au respect du vote populaire en vue du rétablissement de la démocratie et de l’Etat de droit. Il soutient les initiatives régionales menées en ce sens par les Présidents Lula (Brésil) et Petro (Colombie).
Il appelle également la France et l’Union européenne à demander la poursuite de l’investigation de la Cour pénale internationale sur les faits remontant en 2017 et de l’ouvrir désormais à ceux qui se produisent actuellement.