Nous le savions, le « et en même temps » a ses limites. Ici, il révèle surtout l’hypocrisie d’un gouvernement qui ne sait pas écouter la colère des Français.
En effet, d’un côté le Premier ministre a annoncé l’élargissement et une augmentation du chèque énergie – instrument permettant notamment aux foyers les moins aisés de supporter financièrement la hausse des taxes sur le chauffage.
De l’autre côté, dans son projet de loi qui actualise le budget de l’année 2018, le gouvernement a décidé d’annuler 50 millions d’euros au sein du programme budgétaire « Service public de l’énergie » qui regroupe les crédits finançant ce même chèque énergie.
Promesse d’augmentation ici, suppression réelle là : le gouvernement répond à la mobilisation des Français par un tour de passe-passe qui s’inscrit dans sa politique fiscale socialement injuste et écologiquement inefficace.
Lors de l’examen de ce projet de loi, les députés socialistes et apparentés ont proposé, au contraire, de se servir de ces 50 millions d’euros pour mettre en œuvre leurs mesures en faveur d’une montée en puissance du chèque énergie. Pour rappel, ils proposent :
- d’inclure une composante carburant au chèque énergie ;
- d’étendre le chèque énergie version carburant aux ménages qui ont les revenus les plus faibles parmi les 17 millions de Français actifs qui n’ont d’autres choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler.
La transition énergétique doit être l’affaire de tous. Par son matraquage fiscal délibéré, le gouvernement affaiblit le consentement des Français au financement de cette priorité nationale. |