Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que 1 800 postes allaient être supprimés dans l’Éducation nationale en 2019. Ce chiffre représente 40 % des suppressions de postes de fonctionnaires annoncées pour 2019, bien loin de la création des 54 000 postes sous le précédent quinquennat, alors que davantage d’élèves seront accueillis encore à la prochaine rentrée.
Contrairement aux incantations du ministre, ces suppressions vont conduire inévitablement à des classes encore plus surchargées, à des élèves moins encadrés et à moins d’adultes présents dans les établissements pour la sécurité ou la santé de nos enfants. L’ambition n’est pas là, l’Éducation nationale n’est plus une priorité de ce gouvernement.
Cette suppression massive de postes à l’Éducation nationale, alors que l’on sait que le nombre d’élèves par professeur et par classe en France est au-dessus des moyennes de l’OCDE, est un choix idéologique et comptable. Après les retraités, les jeunes, les collectivités ou les agriculteurs, c’est au tour de l’École de la République de compenser, dans le budget du gouvernement, les cadeaux fiscaux faits aux plus riches.
Le gouvernement s’était pourtant engagé à exclure certains ministères prioritaires (Éducation, Justice, Police…) du plan de suppression aveugle de 120 000 postes de fonctionnaires pendant le quinquennat. Cet engagement n’a pas été tenu. Bien au contraire, l’Éducation nationale sera le ministère le plus mis à contribution en 2019.
Si les députés socialistes et apparentés partagent l’objectif de renforcer les moyens du primaire, comme cela a déjà été le cas entre 2012 et 2017, cela ne doit toutefois pas conduire à réduire dans le même temps les moyens du secondaire. C’est pourtant le choix arrêté par Jean-Michel Blanquer : 2 600 postes seront supprimés au collège et au lycée en 2019. Ce qui est donné aux uns est repris aux autres.