Le 26 juin 2025, les établissements d’enseignement supérieur, les syndicats, et les organisations étudiantes ont découvert, par voie de presse spécialisée, le projet de loi du ministère de l’Enseignement supérieur intitulé « modernisation et régulation de l’enseignement supérieur ».
Ce texte, préparé dans la plus grande opacité, marque un nouveau sommet dans la méthode méprisante et hautaine du gouvernement. Sans concertation, le ministère tente de faire passer une réforme structurelle en plein été, dans un calendrier resserré et précipité, avec une présentation en Conseil des ministres prévue dès juillet. Cette stratégie d’évitement est désormais bien connue : examiner les textes les plus sensibles pendant que le pays est en vacances.
Derrière l’objectif affiché d’une régulation des abus dans l’enseignement supérieur privé, ce projet de loi impose en fait une réorganisation profonde et idéologique de l’enseignement supérieur. Dans les faits, le gouvernement a refusé toute discussion sérieuse avec le Parti Socialiste alors même que l’encadrement strict de l’enseignement supérieur privé était une revendication de longue date. La non-inscription à l’agenda parlementaire de la proposition de loi portée par Emmanuel Grégoire, pourtant centrée sur ce sujet, en est une preuve.
Alors que de nouveaux coups de rabots budgétaires sont annoncés pour les services publics, laisser se développer l’enseignement supérieur privé pour pallier le désengagement de l’État dans l’université publique est une faute morale et politique. Le Parti socialiste rappelle au ministre qu’à l’heure où une grande partie des universités est en difficulté financière, il ne doit pas s’occuper de la promotion de l’enseignement supérieur privé mais bien assurer l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés
Le Parti socialiste le réaffirme : l’étudiant n’est pas un client, le diplôme n’est pas un produit. Le Ministre lui-même évoque publiquement le « marché de l’enseignement supérieur », comme s’il allait de soi que la formation des citoyens devait obéir aux règles de la concurrence. Le résultat, nous le connaissons : une université publique fragilisée, des inégalités accrues, et un enseignement supérieur à deux vitesses.
Nous affirmons la nécessité de soustraire l’enseignement supérieur à la concurrence, au profit et à la société de marché, pour en faire un espace de savoir, d’émancipation et d’égalité.
Le Parti Socialiste, fidèle à son attachement au dialogue social, engage dès à présent une concertation avec les organisations syndicales, les associations étudiantes et les acteurs du monde universitaire afin de construire avec elles et eux l’alternative pour un enseignement supérieur et une recherche publique forte et financée.
