Communiqué de presse du 7 février 2019 de la délégation socialiste française au Parlement Européen – La liberté de manifester implique de pouvoir manifester en sécurité

La liberté de manifester implique de pouvoir manifester en sécurité  Une coalition réunissant les groupes S&D, Verts et la GUE a permis d’inscrire à l’ordre du jour de la plénière un débat sur la liberté de manifester en sécurité au sein de l’Union européenne. En France, depuis le mouvement des gilets jaunes, il y a eu 1 mort, plus de 1700 blessés, dont 94 graves et 13 victimes ayant perdu un œil. Pour les eurodéputés socialistes et radicaux, la responsabilité du Gouvernement français ne doit pas être écartée dans cette escalade. Parce qu’agir sur cette question est à la fois dans l’intérêt de la démocratie, des citoyens, des manifestants, mais également dans celui des forces de l’ordre, qui sont elles aussi victimes de cette escalade, nous demandons aux autorités françaises de s’inspirer des bonnes pratiques à l’échelle européenne visant la désescalade et le dialogue. En Allemagne, les forces de l’ordre communiquent avec les manifestants via de grands écrans lumineux. Dans ce pays, si souvent utilisé en exemple sur d’autres sujets, une décision du Tribunal constitutionnel encourage la police à éviter toute confrontation physique, même avec des manifestants hostiles. Aux Pays-Bas, des « unités de la paix » font le lien entre les policiers antiémeutes et les manifestants, sur le modèle des « officiers médiateurs » déjà expérimentés en Suède. L’Espagne aussi dispose d’un département de médiation, composé de policiers formés en psychologie ou en sociologie. Le dispositif a contribué à une baisse du nombre d’incidents en manifestation de 70 % entre 2011 et 2014 dans le pays. Nos forces de l’ordre sont armées plus lourdement que dans de nombreux pays européens. Pour quels résultats ? Le Ministre de l’Intérieur français doit sortir de sa tour d’ivoire, où plutôt de sa forteresse, et cesser d’instrumentaliser la violence. Loin d’apaiser les tensions et de garantir la protection de l’ordre public et des libertés fondamentales, le modèle défendu par le Gouvernement français est non seulement contre-productif, mais dangereux pour les citoyens et pour le droit de manifester, donc pour la démocratie. Preuve en est le projet de loi anti-manifestation, injustement nommée projet de loi «  anti-casseurs », qui met en danger la liberté de manifester. Là aussi l’Union européenne a un rôle à jouer !