Pour les alchimistes de la droite européenne, changer la transparence en opacité Aujourd’hui la droite européenne sous l’autorité de son spitzenkandidat, Manfred Weber, a demandé que des votes importants de la révision du règlement intérieur du Parlement européen se fassent à bulletin secret. Les eurodéputés socialistes et radicaux dénoncent avec force cette attaque en règle contre la transparence, alors que la défiance envers les élus et les institutions ne cesse de croitre, comme en témoigne en France la crise des gilets jaunes. Avec ce vote à bulletin secret, quel est donc l’objectif de la droite européenne ? Elle souhaite supprimer l’obligation des rapporteurs, rapporteurs fictifs et présidents de commission de rendre publiques leurs rencontres avec des lobbyistes. En commission parlementaire, nous avions obtenu cette mesure indispensable pour encadrer l’action des groupes de pression, du lobbying. L’enjeu est de contribuer à restaurer la confiance dans la démocratie, dans les institutions et les élus. La droite européenne souhaite également empêcher les eurodéputes qui le souhaitent de publier l’utilisation de leur budget en tant que parlementaire. Une publication facultative donc. Pourquoi ? Comme l’a expliqué M. Caspary dans un mail adressé à tout le Parlement européen, la droite européenne craint qu’un jour cela devienne… obligatoire ! Que cherche donc à cacher la droite européenne ? Pourquoi entourer ce vote d’opacité ? Comment, surtout, peut-elle, sur un sujet comme la transparence, demander un vote à bulletin secret ? La partie de cache-cache doit cesser : tous les élus doivent assumer publiquement leur position. Les eurodéputés socialistes et radicaux sont clairs : ils veulent adapter les institutions à la demande légitime des citoyens, qui veulent savoir comment est fabriquée la loi et veulent des élus irréprochables, c’est pour ça qu’ils afficheront leur vote demain en séance plénière et qu’ils voteront pour la suppression du vote secret. Le lobbying n’est pas mauvais en soi : c’est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais. Les syndicats, les ONG – et même les États ! – font du lobbying, pas seulement les multinationales. Mais ces débats doivent se faire en toute transparence avec l’ensemble des parties prenantes. C’est ce que les citoyens demandent. C’est ce que nous proposons. C’est ce que la droite doit accepter. C’est le moyen de faire progresser la culture de la transparence dans notre institution.