Communiqué de presse du 21 mars 2020 de la délégation socialiste française au Parlement Européen : Suspension du « Pacte de stabilité et de croissance » : il était temps ! Suspension du « Pacte de stabilité et de croissance » : il était temps !

Suspension du « Pacte de stabilité et de croissance »: il était temps !
 Communiqué de presse de la délégation de la gauche sociale et écologique – 21 mars 2020 – http://www.social-ecologie.eu/suspension-du-pacte-de-stabilite-et-de-croissance-il-etait-temps/

Suspension du « Pacte de stabilité et de croissance » : il était temps !

La délégation de la gauche sociale et écologique (DGSE) au Parlement européen s’oppose de longue date au Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Aussi elle se félicite de l’activation hier de la clause dérogatoire par la Commission européenne. Si la situation dans les hôpitaux est si dramatique aujourd’hui, c’est notamment à cause de la logique néolibérale et strictement comptable que ces textes ont trop longtemps imposée.
« L’Europe commence, enfin, à sortir de l’obscurantisme et à agir avec pragmatisme », déclare Aurore Lalucq, eurodéputée Place publique, présidente de l’intergroupe sur le Green New Deal au Parlement européen.
« Il a fallu une crise sanitaire et ses conséquences inédites sur la vie des citoyens pour redécouvrir une évidence : les États ont besoin de leurs budgets pour protéger leurs citoyens. », ajoute l’eurodéputée.
La suspension du PSC pour 2020 ne suffira pas : le jour d’après la crise, il s’agira de rompre définitivement avec les politiques néolibérales qui ont affaibli nos services publics, nos systèmes de soins, notre protection sociale. Il faudra développer une politique budgétaire européenne ambitieuse : les rachats de titres pour 750 milliards d’euros d’ici la fin de l’année décidés par la Banque centrale européenne (BCE) ce mercredi sont indispensables, mais non suffisants. Une relance monétaire sans un programme budgétaire qui acte un approfondissement réel de l’Union économique et monétaire ne résoudra rien. Aussi, d’autres instruments doivent être mobilisés au service d’un programme budgétaire européen : le Fonds européen d’investissement, la Banque européenne d’investissement, les outils de l’Union bancaire et le Mécanisme européen de stabilité. « L’Europe a su sauver les banques en 2008. Aujourd’hui elle doit sauver les vies », ajoute Aurore Lalucq, soulignant l’importance de penser le moyen terme à l’aune de cette crise, qu’elle voit comme « un signe de la fin du néolibéralisme, de la croyance en sa toute puissance, et un catalyseur d’un autre monde à penser ». Il s’agit donc dès aujourd’hui de promouvoir un mécanisme européen de réassurance chômage pour assurer la continuité, l’équilibre et la dignité des vies européennes. L’Union européenne a les moyens économiques de surmonter cette crise sans précédent : si la volonté politique a manqué par le passé, il est désormais impératif de dépasser les égoïsmes nationaux et de recentrer les objectifs politiques de l’Union sur ses citoyens : leur santé, leur subsistance, leur éducation, leur emploi.