Malte : l’État de droit n’est pas négociable La journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia a révélé l’implication directe de responsables politiques maltais dans de vastes affaires de corruption, liées aux « Panama papers ». Ce qui lui a coûté la vie en octobre 2017 et a suscité l’émoi à travers toute l’Union. Le Parlement européen appelle, à travers la résolution adoptée aujourd’hui, à ce que l’enquête sur ce meurtre aboutisse dans les plus brefs délais. Toujours en cours, l’enquête a déjà révélé une situation alarmante en matière d’État de droit. Nous exigeons donc la mise en place des réformes nécessaires en matière constitutionnelle et judiciaire pour garantir la séparation des pouvoirs. Le gouvernement maltais doit mettre pleinement en œuvre les recommandations de la Commission de Venise en ce sens. « Il est urgent que les autorités maltaises démontrent leur engagement en faveur de la transparence et de la démocratie. La situation est trop grave pour être ignorée. Nous n’acceptons pas de double standards en matière d’État de droit ; la vigilance du Parlement doit être totale pour que les choses changent et vite ! », a déclaré Sylvie Guillaume, présidente de la délégation française du groupe S&D et membre de la commission LIBE. « Daphne Caruana Galizia fut la victime d’un système politico-mafieux. Le Premier ministre Joseph Muscat doit démissionner et le nouvel exécutif devra consacrer son énergie aux réformes nécessaires et exigées par les institutions européennes. Au-dessus des couleurs politiques, il y a l’État de droit, la liberté, la justice », ajoute l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. Cette Résolution est également l’occasion de réitérer notre appel à un mécanisme de l’UE sur la démocratie, l’État de droit et les droits fondamentaux, que le Parlement a proposé dès 2016, afin d’examiner la situation en temps réel dans toute l’Europe.