Communiqué de presse du 13 mai 2020 de la délégation socialiste française au Parlement Européen : Espace Schengen : il faut en finir avec les contrôles aux frontières intérieures

Espace Schengen : il faut en finir avec les contrôles aux frontières intérieures
 Communiqué de presse de la délégation de la gauche sociale et écologique – 13 mai 2020 – http://www.social-ecologie.eu/espace-schengen-il-faut-en-finir-avec-les-controles-aux-frontieres-interieures/


Espace Schengen : il faut en finir avec les contrôles aux frontières intérieures


Alors qu’en raison de la crise sanitaire, les contrôles aux frontières intérieures ont été réintroduits de manière unilatérale, bilatérale, bref désorganisée par les États membres, la Commission a publié des orientations afin de revenir à un fonctionnement normal de l’espace européen de libre circulation des personnes. Il est grand temps de s’en préoccuper !

Mais.

Pour cela, la Commission prévoit des levées graduelles des contrôles notamment dans certaines zones frontalières, puis dans la totalité de l’Union dès que les conditions seront réunies. Elle a pour cela identifié trois critères : baisse du nombre de malades des deux côtés de la frontière, gestes barrières et distanciation sociale appliqués dans les États membres, situation économique nécessitant la levée des contrôles. Dit autrement, c’est un blanc-seing à l’auto-organisation et donc le retour au point de départ des décisions individuelles. Tout comme l’est également le constat que la Commission ne donne aucun calendrier et laisse les États membres choisir quand et comment ils lèveront les contrôles.

La Commission a également précisé qu’il fallait permettre aux travailleurs saisonniers de se rendre sur leur lieu de travail. Cette recommandation devrait être surlignée pour certains États membres, comme la France qui a refoulé la semaine dernière des travailleurs agricoles bulgares pourtant munis de contrats de travail en règle et pour un secteur en tension !

Alors même que les États membres ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la question la Commission inclut enfin l’utilisation des controversées applications de traçage dans les critères permettant de rouvrir les frontières. Ceci constitue une conditionnalité (l’installation de l’appli pour avoir accès à un service) totalement contraire aux textes européens (RGPD et e-privacy).

La conclusion est que la Commission ne semble pas en mesure aujourd’hui de garantir un retour rapide à la libre circulation, nécessaire non seulement à l’économie mais aussi aux citoyens européens.