Samedi 14 mars 2020Communiqué de du Premier secrétaire du Parti socialiste
Déclaration du premier secrétaire Olivier Faure
Depuis plusieurs semaines, la France fait face à ce qui se présente comme la pire crise sanitaire depuis des décennies.
Face au risque épidémique considérable encouru par nos concitoyens et pour réaliser l’indispensable unité nationale, j’ai demandé la transparence totale sur les données qui fondent les choix stratégiques du Gouvernement et alerté sur les conséquences sanitaires, sociales et économiques potentielles de cette crise.
Bien que deux réunions se soient tenues autour du Premier ministre, je tiens à souligner ce soir que le Parti socialiste n’a jamais été consulté quant à un éventuel report des élections.
Les changements de pied, de méthode, de stratégie depuis jeudi matin, moment de la réunion autour du Premier Ministre ont été considérables. Or, entre cette réunion, la déclaration du Président de la République le même jour, et enfin l’annonce du Premier Ministre ce soir, aucune information n’à été communiquée aux formations politiques ou au Parlement.
Depuis jeudi, nous n’avons été ni informés ni consultés sur les choix stratégiques du Gouvernement ou le report des élections.
Nous prenons donc acte des mesures annoncées par le Premier ministre ce soir, et les soutiendrons avec l’esprit de responsabilité dont nous avons fait preuve depuis le début de cette crise.
Mais nous prenons aussi acte de ce changement de pied stratégique qui ne correspond pas aux informations dont nous étions jusqu’ici détenteurs. Nous nous interrogeons sur la transparence dont le Gouvernement a jusqu’ici fait preuve. Quel sens cela a-t-il d’annoncer la fermeture de commerces, fermés de toutes les façons demain, à la veille d’un scrutin?
Cette situation ne peut pas durer : nous sommes en état de guerre contre un virus aux conséquences potentiellement désastreuses, notamment pour les Français les plus vulnérables. Pour que toute la Nation s’engage dans ce combat, il faut que la transparence, et la sincérité, soient totales. Nous sommes une grande Nation, nos citoyens sont éclairés, ils nous feront confiance si on leur dit la vérité.
Dès lors, les changements de pied gouvernementaux de ces 48 dernières heures suscitent des interrogations légitimes. Le risque est la crainte de la duplicité et l’amplification de la défiance, dans un contexte déjà difficile. Nous appelons à ce que le Gouvernement nous communique toutes les informations dont il dispose.
Cette gestion erratique crée les conditions d’une remise en cause du rendez-vous démocratique qui doit se tenir demain.
Si le Gouvernement à d’ores et déjà pris la décision de reporter le second tour, il est alors inconséquent d’avoir maintenu le premier !