Communiqué de presse de la délégation de la gauche sociale et écologique – 28 septembre 2021 – https://www.social-ecologie.eu/elections-en-allemagne-une-chance-pour-leurope/
Elections en Allemagne : une chance pour l’Europe
Parce qu’elles changent les équilibres politiques à la table du Conseil donc au sein de l’Union européenne, les élections nationales sont en quelque sorte des mini-élections européennes. Celles de dimanche dernier, en Allemagne, ne dérogent pas à cette règle.
La délégation de la gauche sociale et écologique se félicite des scores obtenus par les partis de gauche à l’occasion de cette élection. D’abord, de celui du SPD et d’Olaf Scholz, qui démontre que la social-démocratie incarne l’avenir aux yeux de nombreux citoyens en Allemagne et en Europe, ceux qui croient en la justice sociale et l’égalité des chances. Nous accueillons également positivement le score réalisé par les Verts, qui vient acter la demande croissante des électeurs pour une action courageuse et déterminée contre le dérèglement climatique. Enfin, dernière bonne nouvelle, l’effondrement de l’extrême-droite incarnée par l’AfD. Parce que la dynamique est du côté du SPD et des Verts, la coalition légitime doit à nos yeux partir de là ; sur ce point, la responsabilité des Verts est immense.
La culture parlementaire allemande, qui rappelle à bien des égards celle en vigueur au Parlement européen, fait que les négociations ne font que commencer pour définir l’orientation politique de l’Allemagne, et celles-ci peuvent durer plusieurs mois. Alors que l’Union européenne sort de l’une des pires crises que le continent ait connues, nous espérons que le SPD et les Verts parviendront à être le noyau central de la prochaine coalition : l’Allemagne peut être le laboratoire de la social-écologie que nous appelons de nos vœux, la transition environnementale ne pouvant se faire sans justice sociale. Par ailleurs, seule une alliance clairement marquée à gauche en Allemagne permettrait de changer l’orientation économique en Europe, et notamment de réformer de fond en comble la mal nommée « gouvernance économique européenne », et ainsi tourner le dos aux politiques d’austérité. Ces dernières, actuellement en sourdine, restent une menace pour l’Union européenne et la zone Euro en particulier.
Enfin, alors qu’Angela Merkel quitte les responsabilités, nous souhaitons souligner le positif comme le négatif de son héritage: si, après la chute de Lehman Brothers et la crise de la zone Euro, nous avons eu maintes fois l’occasion de dénoncer les positions austéritaires de l’Allemagne – notamment les positions exprimées vis-à-vis de la Grèce lors de la crise de la zone Euro qui ont été traumatisantes pour tout Européen convaincu – l’honnêteté oblige à saluer le rôle de la chancelière comme défenseuse – trop seule – des principes humanistes européens dans l’accueil des réfugiés.